mardi 30 juin 2009 par Gyom

Les meilleures choses ont une fin

Chers tous,

Alors voilà, j'ai une bonne nouvelle, et une mauvaise nouvelle. Je vais commencer par la mauvaise, comme ça je pourrai finir par la bonne. La mauvaise nouvelle, c'est que si vous vouliez venir nous voir en Australie, c'est raté, parce que notre séjour ici va être plus court que prévu. Ce qui m'amène à la bonne nouvelle : du coup c'est nous qui allons venir vous voir, parce qu'on va de nouveau habiter en France !

Eh oui, après avoir enchaîné deux étés l'an dernier en arrivant ici, nous voilà partis pour enchaîner deux hivers (bon, d'accord un et demi, on ne peut pas vraiment dire qu'on est en hiver ici). Effectivement, pendant notre séjour en France au mois de Mai, j'avais passé une audition à l'INSA de Lyon, même si je ne me faisais pas d'illusions sur le résultat. À tort semble-t-il, puisqu'une fois la Grande Loterie passée par là, je me retrouve classé second sur ce poste. Ô joie, donc, me dis-je, ô félicité, lorsqu'appris-je que Lucas, classé premier, est non seulement également classé premier dans plusieurs autres universités, mais également que son choix se porte justement sur l'un de ces ailleurs lointains ! Et effectivement, peu après :


Bon, trève de lyrisme, va falloir déménager, trouver un appart, s'installer dans une nouvelle ville, découvrir un nouveau boulot (et préparer mes cours !) bref, tout plein de choses qui font même pas peur parce qu'on est Complètement rodés maintenant (et eh, trop facile, ça va être en français !). Et puis pour l'instant, j'attends encore la lettre officielle avant de démissionner d'ici, même si on est déjà en train de planifier nos vacances avec Boris, Ch'timi et JB pour le mois d'août.

Alors avis à tous les Lyonnais dans l'assistance (et j'ai les noms !) : si vous trouvez des annonces pour des apparts meublés à louer, faites-les nous passer, sous peine d'invasion intempestive de vos canapés et autres chambres d'amis !

vendredi 19 juin 2009 par Gyom

Ssssssssssssssssssssss

Regardez qui voulait s'incruster ce matin à la pause café :

mardi 16 juin 2009 par Lulu

Animation me revoilà!

Depuis qu'on est rentré de France, j'ai repris mon boulot. La crise étant passée par là, ce n'est plus que 3 jours par semaine que je traverse la ville pour aller à au "Childcare Center Ascot".

Le système éducatif australien présente un certain nombre de différences: uniforme obligatoire, pas de collège (on passe de l'école primaire au lycée), apprendre à jouer d'un instrument de musique ou au golf fait partie des options de l'école et les enfants finissent à 15h. Cela dit, ils n'ont pas de mercredi vaqué et beaucoup de moins de vacances que les petits français.

Le centre où je travaille est rattaché à l'une école primaire publique du suburb: les enfants ont donc de 5 à 12 ans. Avec les collègues, on se retrouve vers 2h: regarder comme on est belles dans notre uniforme lie de vin... qui nous est fourni avec la casquette.

Mes collègues sont supers sympas et on se tape de bon délire, surtout quand il y a un appareil photo dans les parages. Ci dessous et de gauche à droite : Francy (Colombienne), Katheryn et Deepani (Aussies) ont été particulièrement inspirées...

Depuis quelque temps, je me suis spécialisée dans les activités manuelles: voici un dessin collectif, ou chacun est invité à apporter sa touche personnelle. Les filles m'ont demandé de faire une licorne la prochaine fois...


Depuis Avril, le problème de la langue s'est progressivement atténué: mon premier défi a été de comprendre le nom des enfants puis de le prononcer correctement. J'avoue que j'ai encore du mal pour certains... L'autre défi, c'est de les reconnaitre malgré l'uniforme, surtout que le chapeau est obligatoire à l'extérieur. Sur la photo ci dessous, vous pouvez admirer leur magnifique uniforme d'hiver: Vous remarquerez que les chaussettes remontées jusqu'aux genoux sont très tendance.


A part ça, ce sont des gamins comme les autres et ça me fait plaisir de retrouver les joies de l'animation. Ce ne sont pas des anges non plus, et j'ai dû apprendre assez rapidement les phrases clés du genre: "faites moins de bruit", ou "la prochaine fois que tu fais quelque chose de pas bien c'est assis sur une chaise pendant 10 minutes"... Il faut aussi dépatouiller les disputes, et faire l'arbitre pour les jeux en extérieur. Bon là j'ai du boulot parce que exceptés le basket et le soccer, je commence juste à piger les règles des autres jeux de ballons: Il faut dire qu'entre le football (qui est pas le même que chez nous) le rugby league, le rugby union et le cricket... Donc pour l'instant j'essaye juste de faire en sorte que les plus petits se prennent pas des balles perdues!

Pour ma part, j'utilise de plus en plus mon côté Frenchie: je leur ai appris à jouer à "1, 2, 3, soleil"! Et la semaine prochaine, on va organiser une Fête de Musique: l'idée a plu à mes collègues et encore plus aux enfants qui veulent tous venir avec leurs instruments de musique. Promis, je vous tiens au courant.

jeudi 11 juin 2009 par Lulu

The Dreaming Festival

Le nombre de jours fériés est bien plus restreint ici qu'en France, alors il faut en profiter à fond ! Lundi dernier, c'était l'anniversaire de la reine d'Angleterre, qui est aussi reine d'Australie, et on a donc eu un week-end de trois jours. Du coup on est parti pour Woodford, dans l'arrière-pays de la Sunshine Coast (environ une heure au nord de Brisbane), où se tenait le Dreaming Festival. On était en bonne compagnie, puisqu'on était avec deux Australiens pure souche, Cass et Will. Ce sont les collocs d'une collègue de Gyom, que l'on avait déjà croisés et qui sont vraiment sympas, vraiment cools, vraiment Australiens quoi. Cass fait de la recherche sur le Sida et Will est travailleur social, ce qui nous fait dès le départ plein de points communs !
Plutôt que d'emmener la tente qu'on avait achetée une bouchée de pain pour le camping au lac, et qui était un peu petite (Gyom a les pieds qui dépassent en dehors de la tente), on a emprunté une vieille tente de Will, et on a bien apprécié d'avoir la place de mettre nos affaires à l'abri, parce que tout le campement était vraiment boueux. Il faut dire qu'il pleut énormément ces temps-ci (pour l'Australie) à tel point que la sécheresse de ces cinq dernières années est maintenant officiellement terminée. En tous cas, on a pataugé tout le week-end dans la boue, avec une bonne grosse flaque juste devant l'entrée de la tente. Mais comme dit Gyom, "il n'y a pas de bon festival sans boue, ça se saurait".
En tous cas, avec tout l'équipement de Will et Cass, on était tranquille du point de vue logistique, et on a pu profiter pleinement du festival et de son programme touffu. Le Dreaming Festival n'est pas seulement un festival de musique mais plus généralement de culture: de culture Aborigène en particulier (le Peuple du Rêve, d'où le nom) avec aussi des peuples indigènes du monde entier : des îles du Pacifique, d'Indonésie, d'Afrique, d'Amérique du Sud...

C'était justement un de nos objectifs en allant au festival d'en apprendre un peu plus sur la culture Aborigène. En fait, les blancs ont pratiquement tout détruit, notamment en "assimilant" de force les indigènes. Comme pour les autres peuples de part le monde, l'alcool fait des ravages considérables dans la population, maintenant parquée dans des "réserves" qui rappellent celles des Indiens d'Amérique, et victime d'un racisme persistant. Un des symboles de cette destruction est les Générations Volées: pendant plus d'un siècle, les enfants étaient séparés de leur famille sous n'importe quel prétexte et placés des institutions où on leur apprenait la "civilisation". Actuellement, il y a beaucoup d'Australiens qui ont des origines Aborigènes et à qui cela a été ou est caché comme un tabou. Des associations se sont montées pour aider les gens à faire leur généalogie et retrouver leur famille.

La culture Aborigène étant basée sur l'oral (il n'y a aucun écrit) une bonne part des symboles, des histoires, des traditions ont été perdus. Aujourd'hui, les anciens, les associations, le gouvernement essayent de pousser les Aborigènes à se rapproprier leur passé. D'une part en valorisant leur culture, d'autre part en leur permettant de développer de l'artisanat autour des savoir-faire ancestraux. On a eu l'occasion de découvrir des tas de choses à ce sujet durant ces trois jours, avec notamment de nombreux spectacles de chant, ou de danse :



Le festival était organisé sur un site superbe, au milieu d'un forêt, avec des tas de stands d'art ou d'artisanat, de la nourriture bio, du café équitable, des vêtements "durables"... Il y en avait pour tous les goûts. Le soir vers cinq heures, la nuit tombe d'un coup et tous les stands s'illuminent de guirlandes et de lampions, dans une ambiance féérique. Mais qu'est-ce qu'il faisait froid !

La journée heureusement, il faisait beau et on pouvait prendre le soleil en regardant les spectacles. On a vu toutes sortes de choses : des concerts (de didgeridoo !), des films documentaires, du théatre, des conférences, de la danse (comme avec les aborigènes, ou avec le danseur Maori ci-dessous)... Le livret du programme était indispensable pour s'organiser, mais inutile de chercher à tout voir, il y en avait trop !
En un mot, on en a vraiment profité à fond, et ce week-end était comme trois jours de vacances. C'était vraiment agréable d'être dehors tout le temps à juste profiter de l'ambiance, de flâner, de s'arrêter pour manger une spécialité étrangère (comme des crêpes...) ou de faire des achats (de fringues et pas que pour moi!).

Le véritable clou du week end a été la cérémonie de clôlture, le lundi soir. C'est un moment priviligié qui réunit une grande partie des danseurs et des musiciens du festival. On a eu de la chance de se trouver une place dans l'herbe au bord du lac, juste en face de la scène. Quelques images :
Au second plan, une troupe de danseurs traditionnels venue du Mexique :
Un danse traditionnelle polynésienne, avec vraiment des noix de coco sur les seins !

Ces danseuses-ci avaient bien du courage, parce que nous pendant ce temps-là, on grelottait de froid, dès que le soleil était couché ! L'Australie traverse cette année un hiver exceptionnellement froid. La température est tellement basse qu'il a gelé sur les parbrises hier matin et que c'est passé aux infos. Avis à ceux qui comptent nous rendre visite bientôt : amenez vos doudounes et vos bonnets !

(PS: merci à Gyom pour sa participation active à l'écriture de ce billet)