jeudi 11 juin 2009 par Lulu

The Dreaming Festival

Le nombre de jours fériés est bien plus restreint ici qu'en France, alors il faut en profiter à fond ! Lundi dernier, c'était l'anniversaire de la reine d'Angleterre, qui est aussi reine d'Australie, et on a donc eu un week-end de trois jours. Du coup on est parti pour Woodford, dans l'arrière-pays de la Sunshine Coast (environ une heure au nord de Brisbane), où se tenait le Dreaming Festival. On était en bonne compagnie, puisqu'on était avec deux Australiens pure souche, Cass et Will. Ce sont les collocs d'une collègue de Gyom, que l'on avait déjà croisés et qui sont vraiment sympas, vraiment cools, vraiment Australiens quoi. Cass fait de la recherche sur le Sida et Will est travailleur social, ce qui nous fait dès le départ plein de points communs !
Plutôt que d'emmener la tente qu'on avait achetée une bouchée de pain pour le camping au lac, et qui était un peu petite (Gyom a les pieds qui dépassent en dehors de la tente), on a emprunté une vieille tente de Will, et on a bien apprécié d'avoir la place de mettre nos affaires à l'abri, parce que tout le campement était vraiment boueux. Il faut dire qu'il pleut énormément ces temps-ci (pour l'Australie) à tel point que la sécheresse de ces cinq dernières années est maintenant officiellement terminée. En tous cas, on a pataugé tout le week-end dans la boue, avec une bonne grosse flaque juste devant l'entrée de la tente. Mais comme dit Gyom, "il n'y a pas de bon festival sans boue, ça se saurait".
En tous cas, avec tout l'équipement de Will et Cass, on était tranquille du point de vue logistique, et on a pu profiter pleinement du festival et de son programme touffu. Le Dreaming Festival n'est pas seulement un festival de musique mais plus généralement de culture: de culture Aborigène en particulier (le Peuple du Rêve, d'où le nom) avec aussi des peuples indigènes du monde entier : des îles du Pacifique, d'Indonésie, d'Afrique, d'Amérique du Sud...

C'était justement un de nos objectifs en allant au festival d'en apprendre un peu plus sur la culture Aborigène. En fait, les blancs ont pratiquement tout détruit, notamment en "assimilant" de force les indigènes. Comme pour les autres peuples de part le monde, l'alcool fait des ravages considérables dans la population, maintenant parquée dans des "réserves" qui rappellent celles des Indiens d'Amérique, et victime d'un racisme persistant. Un des symboles de cette destruction est les Générations Volées: pendant plus d'un siècle, les enfants étaient séparés de leur famille sous n'importe quel prétexte et placés des institutions où on leur apprenait la "civilisation". Actuellement, il y a beaucoup d'Australiens qui ont des origines Aborigènes et à qui cela a été ou est caché comme un tabou. Des associations se sont montées pour aider les gens à faire leur généalogie et retrouver leur famille.

La culture Aborigène étant basée sur l'oral (il n'y a aucun écrit) une bonne part des symboles, des histoires, des traditions ont été perdus. Aujourd'hui, les anciens, les associations, le gouvernement essayent de pousser les Aborigènes à se rapproprier leur passé. D'une part en valorisant leur culture, d'autre part en leur permettant de développer de l'artisanat autour des savoir-faire ancestraux. On a eu l'occasion de découvrir des tas de choses à ce sujet durant ces trois jours, avec notamment de nombreux spectacles de chant, ou de danse :



Le festival était organisé sur un site superbe, au milieu d'un forêt, avec des tas de stands d'art ou d'artisanat, de la nourriture bio, du café équitable, des vêtements "durables"... Il y en avait pour tous les goûts. Le soir vers cinq heures, la nuit tombe d'un coup et tous les stands s'illuminent de guirlandes et de lampions, dans une ambiance féérique. Mais qu'est-ce qu'il faisait froid !

La journée heureusement, il faisait beau et on pouvait prendre le soleil en regardant les spectacles. On a vu toutes sortes de choses : des concerts (de didgeridoo !), des films documentaires, du théatre, des conférences, de la danse (comme avec les aborigènes, ou avec le danseur Maori ci-dessous)... Le livret du programme était indispensable pour s'organiser, mais inutile de chercher à tout voir, il y en avait trop !
En un mot, on en a vraiment profité à fond, et ce week-end était comme trois jours de vacances. C'était vraiment agréable d'être dehors tout le temps à juste profiter de l'ambiance, de flâner, de s'arrêter pour manger une spécialité étrangère (comme des crêpes...) ou de faire des achats (de fringues et pas que pour moi!).

Le véritable clou du week end a été la cérémonie de clôlture, le lundi soir. C'est un moment priviligié qui réunit une grande partie des danseurs et des musiciens du festival. On a eu de la chance de se trouver une place dans l'herbe au bord du lac, juste en face de la scène. Quelques images :
Au second plan, une troupe de danseurs traditionnels venue du Mexique :
Un danse traditionnelle polynésienne, avec vraiment des noix de coco sur les seins !

Ces danseuses-ci avaient bien du courage, parce que nous pendant ce temps-là, on grelottait de froid, dès que le soleil était couché ! L'Australie traverse cette année un hiver exceptionnellement froid. La température est tellement basse qu'il a gelé sur les parbrises hier matin et que c'est passé aux infos. Avis à ceux qui comptent nous rendre visite bientôt : amenez vos doudounes et vos bonnets !

(PS: merci à Gyom pour sa participation active à l'écriture de ce billet)

4 commentaires:

Unknown a dit…

Nous aussi notre voisin a tendance a jouer du didgeridoo le soir quand il invite des potes de la fac... alors on ferme les yeux et on se croirait en Australie.
Bisous!

janine a dit…

Crêpes flambées pour vous réchauffer ? Vous avez de bien belles photos !

Anonyme a dit…

meme en australie ,il fait froid l'hiver ,my god!!allez voir le blog de mélanie en australie,il y a d'autres photos,la bise,annie p

Le fromage fondu c'est encore meilleur a dit…

L'hiver en tee-shirt la journée...
il y a quand même pire.
Alors ça est on s'est déjà habitué à l'hémisphère sud ?